
D Stéphane
Barreur au club du Collioure Sportif Aviron
MS66: Pouvez-vous expliquer en quoi consiste le rôle du barreur dans un équipage d'aviron ?
C'est le pilote de l'équipage. Il doit diriger le bateau sur les différents parcours avec des virements de bord bâbord ou tribord autour des bouées.
MS66: Quelles sont les compétences essentielles pour être un bon barreur ?
Avoir une bonne capacité de concentration pour rester focalisé sur son parcours. Rester calme en toutes circonstances surtout en cas d'imprévu pour ne pas perturber les rameurs. Etre capable d'anticiper la trajectoire du bateau qui peut être modifiée par la force des rameurs ou l'état du plan d'eau (vagues, courant, vent...)
MS66: Comment gérez-vous la communication avec les rameurs pendant une course ?
Des consignes avec des mots très simples qui sont déjà prévus et connus à l'avance des rameurs.
MS66: Comment vous préparez-vous mentalement et physiquement avant une course ?
A l'entraînement, je fais beaucoup de parcours pour l'imprimer dans le cerveau et pour que les consignes soient automatiques. Je m'entraîne aussi à ramer d'abord pour avoir une bonne condition physique, mais aussi pour ressentir les sensations des rameurs et travailler les bouées avec de la fatigue ce qui influence la lucidité. Les jours de compétions, je décortique le parcours, la météo et les barques pendant les courses qui précèdent la nôtre pour définir une trajectoire, des repères et les points de difficultés à anticiper. Un petit échauffement physique avec les rameurs permet de maintenir le corps et le cerveau en éveil pour la course et de rentrer dans une bulle de concentration.
MS66: Comment travaillez-vous avec l'entraîneur pour élaborer des stratégies de course ?
A la fois entraîneur et barreur, la stratégie de la course est définie en fonction des parcours et de la météo. En collaboration avec le chef de nage, on décide à quel moment il va falloir de la vitesse, de la puissance ou une forte dé-nage.
MS66: Pouvez-vous décrire une course particulièrement mémorable pour vous ?
Beaucoup de courses gagnées ou perdues laissent des souvenirs intenses... La première coupe de France gagnée où en finale, on remonte huit secondes avec un seul passage de bouée est inoubliable. De même que le premier titre de champion de France avec une dernière manche où il n'y avait que deux secondes d'écart et sur le parcours du Grand Huit avec trois bouées inversées à passer, on réalise la course parfaite avec de la vitesse , de la puissance dans les bouées et des belles trajectoires qui n'ont laissé aucune chance à nos adversaires du jour.
MS66: Quels sont les moments les plus difficiles pendant une course et comment les surmontez-vous ?
En course, c'est compliqué quand survient un incident, une rame qui casse, un cale-pied qui lâche ou une bouée manquée. Il faut continuer la course jusqu'au bout, de rien dire, rester concentré et calme. C'est compliqué aussi lorsque l'adversaire prend le dessus et passe devant. Il faut rester concentré sur le chrono, ne pas laisser les rameurs s'emballer, ce qui est contre-productif et les pousser à garder un maximum d'amplitude et de rythme pour remonter.
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